Les Français répondront aux appels à réduire leur consommation. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par l’inspecteur national de l’énergie, dans le cadre de son dernier baromètre annuel. Interrogés en septembre 2022, à quelques semaines de la présentation du plan national de sécurité énergétique, 9 Français sur 10 se disaient inquiets pour leur consommation d’énergie et disaient vouloir la réduire.
31% des Français sont prêts à réduire leur consommation
La population accepte de participer à l’effort national de sécurité. Cependant, 31% des consommateurs interrogés sont prêts à modifier leur comportement. Ce, afin de réduire leur consommation. Une proportion allant même jusqu’à 42% de ceux qui ont des difficultés à payer certaines factures d’énergie et/ou ceux qui ont vu leur électricité coupée ou réduite.
Clairement, les prix de l’énergie restent le principal moteur de réduction de la consommation. 83% des répondants le font pour réduire leurs factures. En revanche, les autres moteurs sont écologiques (50% et même 59% chez les cadres) et liés aux pénuries énergétiques (45%).
Parmi les actions les plus citées pour économiser l’énergie : éteindre les lumières inutiles (75%) et le chauffage en leur absence (61%). Aussi, maintenir les appareils électriques en veille (60%) et baisser la température de chauffage (58%). Ce dernier point, il faut le garder à l’esprit, est la principale source d’économies d’énergie dans les maisons. Toutefois, la réduction des consommations lors des pics d’utilisation d’électricité est l’action la moins citée (29%).
Instabilité au niveau de l’énergie
Plus surprenant encore : s’ils se disent prêts à faire l’effort, beaucoup de Français pensent faire de leur mieux. 59% des répondants ont déclaré qu’ils faisaient attention à leur consommation d’énergie et qu’ils ne pouvaient pas faire plus. 10% ont même déclaré qu’ils ne changeraient pas leur comportement ou qu’ils ne savaient pas s’ils le feraient.
Il faut dire que de plus en plus de Français tombent chaque année dans la précarité énergétique. 22% des consommateurs ont souffert du froid l’hiver dernier, soit 2 points de plus que l’année précédente. Les taux sont plus élevés chez les locataires (29%), les moins de 35 ans (35%) et les 35-44 ans (30%), ainsi que les actifs (34%). La majorité de ces personnes ont expliqué avoir souffert d’un froid excessif : 37 % ont déclaré avoir un chauffage limité pour des raisons financières, face à une augmentation de leurs factures. C’est même la première raison invoquée cette année, compte tenu de la mauvaise isolation des logements (35%, -5 points) et de la rigueur de l’hiver (28%, -2 points).
Les jeunes sont les premières victimes
La proportion de Français limitant le chauffage pour que leurs factures ne soient pas trop élevées a augmenté de 16 points en 2 ans. En 2020, un peu plus de la moitié d’entre eux déclarent réduire leur chauffage. Ce taux est passé à 60 % en 2021 et à 69 % aujourd’hui !
Cette année encore, un quart des consommateurs ont du mal à payer certaines factures de gaz ou d’électricité. Les 18-34 ans semblent être les plus touchés : 8 sur 10 ont des niveaux de chauffage limités (78% vs 69% au global) et la moitié d’entre eux ont du mal à payer leurs factures énergétiques certaines (51% vs 27% au global).
