Face à l’inflation, les Français n’arrivent plus à faire des économies ou à épargner. La situation de guerre en Ukraine impacte la vie économique du monde entier. Sans parler des hausses des prix. Qu’en sera-t-il de l’avenir des citoyens ? Le site spécialisé Meilleur Taux évoque le pessimisme chez le peuple français. Surtout ceux qui ont une vie modeste.
L’effet de l’inflation
Certains produits d’épargne, comme l’assurance-vie ou le Livret A, ne présentent plus un rendement positif. En effet, BFMTV rappelle que les épargnants perdent de l’argent face à l’inflation de 5,8% sur un an au mois d’août dernier. Alors, devrions-nous transférer notre épargne ? L’économiste et professeur agrégé d’économie-gestion à l’université de Lille 1, Alexandre Delaigue va nous donner une réponse.
En fait, le professeur a indiqué que “Pour l’instant, c’est indéniable, l’inflation rabote le pouvoir d’achat de l’épargne. Dès lors, la meilleure façon de mettre de l’argent de côté consiste à viser des activités peu touchées par ce phénomène. Ensuite, il m’apparaît important de ne pas perdre de vue la dimension longue-terme de l’épargne. Un certain nombre de placements verront leurs taux s’adapter progressivement. Ils ne rattraperont pas l’inflation tout de suite, mais à terme les choses devraient se tasser”. Il s’inquiète également pour le LEP qui a un taux presque au même niveau que l’inflation.
« Placer son argent ailleurs »
Ensuite, Alexandre Delaigue met l’accent sur la possibilité d’épargner malgré l’inflation. “La période, c’est un fait, va s’avérer assez difficile. Il faut s’attendre à un appauvrissement général de l’épargne et les produits dont le rendement est fondé sur des intérêts fixes ou sur des intérêts ajustés périodiquement à des dates données ne seront pas les plus attrayants. Cependant, il est possible de placer son argent ailleurs”.
Il poursuit tout en expliquant que “Certains produits de long-terme, comme c’est le cas des actions, demeurent possibles et attractifs en ce moment. La rentabilité des entreprises dépend du chiffre d’affaires, qui suit l’inflation. Parce que les marges augmentent en même temps que cette dernière, la valeur des actions devrait irrémédiablement remonter à terme. Il importe aussi de noter que toutes les entreprises ne se valent pas, en cela qu’elles ne sont pas toutes touchées de la même manière par la hausse des prix”.
Épargne : changer de stratégie ?
Les Français se demandent donc s’il faut jeter le Livret A, le Livret de développement durable et solidaire ou l’assurance-vie aux oubliettes. Vu que leurs rendements réels n’arrivent plus à prendre le dessus sur l’inflation. Devrait-on arrêter de les alimenter pour tout laisser et acquérir de nouveaux biens ? Alexandre Delaigue pense que ce n’est pas nécessaire.
En effet, le professeur explique son point de vue en écartant la possibilité d’une inflation endémique :“Si l’on arrête d’alimenter son livret réglementé, il faut prévoir autre chose ou placer cet argent. Un compte courant ou un coffre constituerait une erreur grossière : c’est l’assurance de dévaluer plus encore ses économies. Bien sûr, on peut toujours se dire qu’il serait audacieux de récupérer tout son argent pour investir dans un appartement, mais il ne faut pas perdre de vue qu’une telle opération a un coût… et que le jeu n’en vaut probablement pas la chandelle si la vague inflationniste demeure ponctuelle”.
Il conclut sa longue thèse par : “En l’état actuel des choses, il vaut mieux encaisser le choc, faire le dos rond et ne pas céder au chant des sirènes. Il n’est pas intelligent de se lancer dans des choix hasardeux que l’on n’aurait sûrement pas fait en temps normal. Laissons l’inflation se calmer, il n’est pas encore nécessaire de réfléchir à des stratégies de long terme”.