En un an, le taux d’inflation est d’environ 6 % en France, 8% en Allemagne, 9 % au Royaume-Uni, 10 % en Espagne et 20 % dans les pays baltes. Malheureusement, nous sommes actuellement dans cette situation d’inflation à cause de la guerre russo-ukrainienne. Si certains économistes espèrent une baisse progressive, l’inflation risque d’être encore plus élevée que prévu.
Inflation : elle risque de demeurer pendant les prochaines années
Marc Touati, économiste et président de l’ACDEFI, pense que l’inflation est « conjoncturelle », et est devenue « incontrôlable ».
D’après lui, cette situation « entraînera des tensions sur les prix jusqu’à l’automne prochain ».
Le boom de la dette publique a aiguisé la hausse des prix. Par ailleurs, la réponse des grandes puissances à la crise sanitaire a entraîné une dette publique. “L’inflation est devenue incontrôlable, mais le choc sur la consommation devrait la faire refluer. On a poursuivi l’accoutumance (à ces drogues, NDLR) trop longtemps, à tort”, accuse l’économiste.
Cependant, Marc Touati s’attend quand même à « une certaine désinflation (baisse du rythme de hausse des prix à la consommation ». Cette dernière « qui ne doit pas être confondue avec la déflation, phénomène de chute des prix, NDLR), du fait du choc sur la consommation des ménages, qui cassera la croissance de l’économie ».
Par ailleurs, si l’Union européenne et les autres grandes puissances comptent sur la croissance verte, Marc Touati souligne que « c’est structurellement inflationniste » et cela « coûtera plus cher ».
En outre, le coronavirus a provoqué un mouvement de relocalisation. Le spécialiste a exposé :« Le coût de production étant plus élevé en France ou en zone euro qu’en Chine, ce phénomène est inflationniste ». Il poursuit son explication avec la surveillance des revenus des ménages. « Si une boucle prix/salaires (face à la forte inflation, les ménages pourraient obtenir des rémunérations plus élevées, ce qui pourrait doper les prix à la consommation, soit un cercle vicieux, NDLR) devait se mettre en place, ce serait inflationniste », affirme-t-il.
Comment faire chuter l’inflation ?
En effet, l’inflation va encore s’élever plus que prévu prochainement. Néanmoins, « un éventuel cataclysme économique (une grave récession mondiale…) favoriserait un choc sur les prix à la consommation, et donc l’inflation », certifie Marc Touati.
L’économiste énonce que « en cas d’effondrement de la zone euro, l’euro accuserait une descente aux enfers, ce qui se traduirait par de l’inflation importée (l’euro se dépréciant face aux autres grandes devises, les produits achetés aux autres pays par la France se renchériraient mécaniquement, NDLR) ». Le spécialiste rappelle que l’inflation est « un phénomène qui se termine toujours mal ». Il continue en disant :
« Quand on veut lui porter un coup d’arrêt, on souffre. Mais mieux vaut se faire un peu mal maintenant que très mal plus tard ».